Les prix de l’immobilier parisien sont supérieurs à ceux pratiqués à New York. Paris était en retard par rapport aux autres capitales mondiales, aujourd’hui le XVIème arrondissement deviendrait-il plus prisé que Manhattan?
Une étude récente d’un groupe international d’agences immobilières estime que les prix moyens au m² ont atteint 11.097 USD en 2015 à Manhattan, l’arrondissement central de New York. Soit un peu plus de 9.749,82 Euros le m² au taux de change actuel (1€ =1,138 USD).
Londres toujours plus cher que Paris
Or, à Paris, même si de récents chiffres tendent à indiquer un fléchissement du marché, les prix en 2016 est de de 8000€ du m². Les prix parisiens sont donc à niveau, comparé à ceux pratiqués à New York, Miami ou Genève . En revanche, Londres reste beaucoup plus chère que sa rivale française (+50% en moyenne).
Dans le haut de gamme, les prix commencent à baisser
La bonne tenue générale du marché parisien pourrait cependant ne pas durer. Malgré des taux d’emprunt à leurs plus bas historiques , le nombre de transactions est en chute libre. Et les notaires anticipent pour 2016 une nouvelle baisse du nombre d’opérations immobilières : près de -20% dans toute la France.
Dans le haut de gamme, les vendeurs ont déjà commencé à abaisser leur niveau d’exigence. Selon l’étude, les prix ont reculé de 10 à 15% en 2015 pour les transactions de plus de 2 millions d’euros. Seuls les appartements haut de gamme moins chers ou les biens d’exception parviennent encore à se maintenir à un prix élevé. Mais la progression est stoppée. Et pour l’année 2015, le réseau d’agences s’attend à une baisse de 8 à 15% des tarifs pour les biens valant plus de 2,5 millions d’euros.
5.000 exilés fiscaux en 2015 ?
La faute à l’exil fiscal selon certains avocats fiscalistes qui pensent que le nombre de dossiers traités a été multiplié par 5 depuis l’élection présidentielle. Ces spécialistes estiment ainsi que près de 5.000 grandes fortunes françaises pourraient s’expatrier cette année, 5 fois plus que pour une année normale. Y compris des entrepreneurs de 35 à 45 ans. Or, pour ceux-ci, la vente de leurs biens immobiliers est une assurance contre le fisc qui pourrait leur réclamer des comptes à l’avenir.
Conséquence: sur le créneau du haut de gamme, l’offre est désormais supérieure à la demande. Un tiers des vendeurs de ce type de logement voudraient quitter la France pour fuir un niveau d’imposition jugé trop fort. Le chiffre serait même de l’ordre de 60 à 70%, si l’on en croit Laurent Demeure, président du réseau immobilier Coldwell Banker France & Monaco.
Ce qui est sûr, c’est que l’offre augmente. Certaines agences parisiennes spécialisées dans le luxe ont enregistré en janvier 2016 près de 50% de mandats supplémentaires par rapport à l’année dernière, alors que les acheteurs sont moins nombreux. La clientèle européenne a pratiquement disparu. Reste les Américains (du Sud ou du Nord) et les élites des pays émergents. Mais eux aussi commencent à rechigner quand il s’agit d’un investissement, et non d’un achat plaisir pour un bien d’exception.
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